السبت، 18 يناير 2014

Reymond Aron et un « Essai sur les libertés »

Issu de conférences que Raymond Aron avait données en 1963 à l’université de Berkeley (USA), « Essai sur les libertés » apparait au début de janvier 1965 .Le philosophe et sociologue français y reprend la réflexion sur deux conceptions controversées de liberté, avec lesquelles il ne s’agirait  plus d’Une  Liberté mais de Libertés tantôt formelles tantôt réelles.
L’analyse de Reymond Aron confronte deux doctrines philosophiques, l’une est favorable aux libertés formelles, position prise par le  philosophe français Alexis De Tocqueville, l’autre par contre ne voit pas la  portée des libertés politiques, personnelles, intellectuelles dans une société d’inégalité et de paupérisation, elle se positionne donc en faveur des libertés réelles, et c’est la position du philosophe allemand  Karl Marx.
Cette confrontation donne fruit à l’opposition entre deux sortes de régimes politiques, les démocraties libérales représentées par les puissances industrielles occidentales  et les régimes socialistes notamment adoptés à l’Europe de l’est.
Reymond Aron souligne que les années 50 du siècle dernier fussent marquées par le déclin des idéologies, car  « ni le marxisme-léninisme, ni le fascisme, ni le libéralisme n’éveillent plus la foi qui soulève les montagnes » (p74) , c’est ainsi que notre sociologue analyse soigneusement les contradictions qui déstabilisent chaque régime, bien qu’ils se prétendent tous démocratiques .Les régimes pluralistes en dépit des  institutions représentatives et des traditions électorales peuvent réduire le citoyen  en un simple figurant dans un rite alors que les gouverneurs qu’il s’est choisi sont eux même prisonniers de puissances dans l’ombre.
Sur la base de ce genre de contradictions, Reymond Aron adopte ici une vision toutefois peu propice à un penseur libéral, il déclare : « les institutions de la démocratie représentative ne me paraissent pas l’expression nécessaire, en notre siècle, du désir universel de liberté » (p99)
On pourra comprendre que les régimes à parti unique peuvent aussi garantir les libertés revendiquées, mais ceci n’empêche pas le sociologue d’en démontrer les limites, en fait les régimes à parti unique interdisent toute réflexion sur leur idéologie et impose une autorité absolue d’ordre intellectuel.
Pour tout type  de régime, Reymond Aron tente de rectifier la représentation conformiste d’une société opulente sans conflits fondamentaux, il démontre par les statistiques les inégalités sociales et la relativité de l’opulence.
Dans le dernier chapitre de son livre, Reymond Aron s’arrête sur la notion de liberté politique dans la société technique, il analyse les contrastes entre démocratie américaine et démocraties européennes (française, anglaise) pour conclure que les intellectuels ne revendiquent plus la nationalisation des  moyens de productions, mais plutôt l’égalité morale entre représentants des ouvriers et représentants des couches favorisées.

Dans la postface ajoutée en 1976, Raymond Aron se montre plus libéral ,il ne se soucis plus de relativiser la vision libérale, ou de considérer un choix socialiste  susceptible d’assouvir le désir de liberté, peut être parce qu’il n’était plus question d’une France sous de Gaulle (qui montrait de la sympathie pour les régimes socialistes), ou était-ce tout simplement parce qu’au fil des années les régimes à parti unique se sont montrés plus despotiques que jamais, en tout cas Raymond Aron  déclare clairement : « que leur exemple nous serve de leçon ; les hommes ont tous le même droit au respect, ni la génétique ni la société n’assureront jamais à tous la même capacité d’atteindre à l’excellence ou au premier rang. L’égalitarisme doctrinaire s’efforce vainement de contraindre la nature, biologique et sociale, il ne parvient pas à l’égalité mais à la tyrannie. » p 240.

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